Compte-rendu de la conférence avec un point sur les différents sujets auxquels j'ai pu assister.
Du 12 au 14 avril se tenait à Paris la onzième édition de la conférence connue sous le nom de Devoxx France.
Et pour la première fois, j’ai pu y assister.
Adelean étant sponsor de l'événement, nous avions un stand sur lequel nous avons pu croiser de nombreuses personnes et échanger avec elles du domaine spécifique des moteurs de recherche.
De plus, j’ai eu le plaisir de voir de nombreux sujets.
Tous les sujets auxquels j’ai pu assister étaient intéressant même si je n’ai pas eu la chance de tout voir.
Petit tour d’horizon :
Orateurs :
Cette université de 3 heures (que je n’ai pas vu passer) m’a permis de faire le point sur un outil dont tout le monde parle mais que je n’avais fait que survoler : Kubernetes.
Avec humour et pertinence, Sun, Horacio et Sébastien ont abordé les forces et les faiblesses de Kubernetes.
J’en retiens que c’est un outil qui n’est pas miraculeux mais qui peut faciliter pas mal de choses en terme de déploiement et de scalabilité avec néanmoins une petite faiblesse dans sa capacité à garder certains secrets.
Les slides de cette présentation sont disponibles.
Orateur : Sun Tan
Suite au précédent sujet, j’ai suivi Sun dans la présentation d’un outil auquel il contribue et qui m’a semblé très intéressant : [JKube](GitHub - eclipse/jkube: Build and Deploy java applications on Kubernetes).
Avec JKube, il est possible de s’interfacer dans une série de micro-services déployés sur le cloud et d’en avoir une (ou plusieurs) instances en local.
Je pense qu’avec cet outil, le développement peut s’en trouver considérablement facilité.
Orateur : Julien Topçu
Julien est venu expliquer en quoi l’organisation interne d’une société ou d’un service pouvait influencer une architecture logicielle.
A l’aide d’exemple percutants et férocement pertinents, il fait un tour d’horizon des études qui ont été réalisées sur le sujet mais aussi des exemples marquants qui ont émaillé l’histoire logicielle.
[Les slides de cette présentation sont disponibles](Loi de Conway : Lorsque votre conception produit se fâche avec votre organisation)
Orateur : Jean-Michel Doudoux
En 45 minutes claires et concises, Jean-Michel nous a proposé un tour d’horizon de ce qui va arriver dans les prochaines versions de Java, les dernières avant la prochaine LTS.
Beaucoup d'éléments sont encore en preview et ça promet de belles avancées.
Record patterns, remplacement de l’API JNI, virtual threads, modification des méthodes toString pour les types Double et Float qui vont renvoyer des choses légèrement différentes, formatage des dates et heures.
Un petit warning : à partir de Java 20, il ne sera plus possible de compiler avec une cible antérieure à Java 8.
Oratrice : Stéphanie Moallic
Stéphanie aime les robots, surtout quand elle les fabrique.
Quand on l'écoute, ça a l’air simple et pourtant il y a un travail impressionnant derrière sa présentation.
Elle vulgarise parfaitement son sujet en expliquant que ses expériences sont de très bon moyens de faire découvrir la programmation aux plus jeunes.
Même quand des fils se débranchent, elle prend le temps de les rebrancher calmement et surtout d’expliquer ce qu’elle fait.
Elle était en plus secondée par une assistante (Aurélie Vache) dont les mouvements faisaient perdre son sang-froid à Wall-e et d’un cameraman (Horacio Gonzalez) dont le cadrage dynamique pourrait lui valoir un poste dans le prochain film de Michael Bay 😀.
Orateur : Philippe Charrière
Depuis un moment déjà, Philippe parle de WASM sur les réseaux sociaux.
Et ma plus grande frustration était le mur qui continuait à se dresser entre cette techno et Java.
Certes, on n’en est pas encore à compiler simplement du Java en WASM, mais cette première étape m’a très fortement intéressé.
Il est maintenant possible de lancer des élements WASM depuis Java grâce à Extism.
Oratrice : Maha Alsayasneh
Maha a commencé à parler à conférence grâce au Tremplin des speakers.
Et depuis, elle a connu un succès qu’elle a toujours mérité.
Oui, je suis fan et j’assume.
Elle a la capacité à parler de concepts parfois complexes mais toujours de manière intelligible.
Cette fois, elle a choisi de présenter un produit créé par Spotify puis offert au CNCF.
L’ambition en est simple et pourtant tellement nécessaire : il s’agit de centraliser toutes les ressources utiles pour une équipe de développement et de les présenter de manière à éviter bien des pertes de temps.
J’ai donc décidé de m’y intéresser pour voir si son utilisation était pertinente au sein de l'équipe dont je fais partie.
L’avènement des robots artiste
Orateur : Aymeric Weinbach
Aymeric est venu parler de la manière dont il a entraîné une IA à transformer des paysages pour leur donner l’aspect d’une peinture de Vincent Van Gogh.
La décomposition de l’apprentissage est passionnante et les résultats obtenus bluffants. Au point que son IA, rebaptisée Vincent Gan Gogh a ses propres comptes Instagram et Twitter.
Cloner ChatGPT avec Elasticsearch et Huggingface
Orateurs :
Pietro Mele
ChatGPT est devenu un sujet à la mode ces derniers mois.
Lucian et Pietro sont revenus sur les outils qui le composent et comment il est possible de créer un outil permettant la même chose en combinant Elasticsearch et Huggingface.
De cette manière, il a été possible de démystifier l’IA conversationnelle et la pertinence de ses réponses.
Orateur : Thomas Durand
Dans les entreprises comme dans la vie, les injonctions à la positive attitude sont légion. Et sont souvent utilisées comme un bâillon au mal-être et une validation du système en place en interdisant toute critique qui serait perçue comme négative.
Mais malgré ça, il est encore possible d'être optimiste car sans optimisme, il n’y a plus de créativité et donc plus personne pour chercher des solutions aux différents problèmes que nous rencontrons.
Orateur : Benjamin Bayart
Benjamin est venu nous expliquer en quoi consistait son travail (ou même son sacerdoce).
Protéger les données car au delà de la matière qui nous compose, nos données sont notre représentation numérique la plus fidèle de nous-même.
Et que donc, déshumaniser les personnes derrière ces données était une solution pour ne plus les considérer comme des entités sensibles et conscientes.
Les termes ont pu être outranciers (avec un point Godwin assumé très rapidement) mais je pense que la volonté de choquer était au niveau de l’enjeu qui se cache derrière.
Oratrice : Marion Poitevin Marion a un profil tellement atypique qu’il ne peut que susciter l’admiration.
Ancienne militaire, maintenant CRS mais elle manipule plus souvent le piolet que la matraque. Et toujours pour sauver des vies.
Son sujet était inspirant, ses réflexions sur le discours de certains équipementiers glaçantes. Elle a sorti un livre pour évoquer son expérience et je pense qu’il peut être très instructif.
Orateur : Thomas Durand Dans cette présentation, Thomas plaide pour l’utilisation de notre esprit critique afin de prendre le temps d’analyser les informations qui nous parviennent afin de pouvoir séparer le bon grain de l’ivraie.
Connaître nos propres biais permet de s’en prémunir et donc d’avoir une vision du monde moins passionnée et plus raisonnable.
Oratrice : Holly Cummins
Holly explique que l’exécution de code n’est pas sans conséquence sur l’environnement : que l’on soit dans le cloud ou pas, il faut de l'énergie pour le faire tourner. Sans compter la fabrication du matériel qui est elle incompressible.
Et donc, un code qui utilise 20 secondes de CPU va forcément avoir plus d’impact qu’un code qui n’en utilise que 5.
Certains langages sont plus gourmands que d’autres mais au delà de ça, pour un même langage, la structure du code, son mode de compilation ont un impact.
Ainsi, pour du Java utilisant le framework Quarkus, une compilation native est moins performante qu’une exécution dans la JVM (à ma grande surprise, je dois bien l’avouer).
Les slides de cette présentation sont disponibles
Orateur : Olivier Poncet
Comment coder un émulateur ?
Qu’est-ce qu’un émulateur ?
Olivier est passionné par les systèmes qui ont popularisé la micro-informatique et les jeux vidéos et donc, il a commencé à chercher comment coder non pas un jeu, mais un émulateur permettant de faire croire à une ROM d’un jeu ancien qu’elle se trouve sur le matériel prévu pour la faire tourner.
Matériel qui va se décomposer en différents composants : gestion du son, de l’affichage, des entrées…
Le sujet était passionnant, pointu, parfois un peu trop mais ce niveau de détail donne une idée de l’ampleur de la tâche.
Orateurs :
Paul Dennetiere
Simon et Paul travaillent pour un site très connu : Le Bon Coin (LBC pour les intimes).
Ils nous ont expliqué comment ont été mises en place toutes les solutions de recherche, qu’il s’agisse des logiciels utilisés ou de la manière dont ils sont utilisés.
L’utilisation du ranking, les explosions de prod, tout y passe, sans langue de bois et toujours de manière détaillée et humble.
Ils ont galéré, ils le disent mais au final, ils ont réussi (pas seulement eux deux, mais toute l'équipe impliquée).
Ce sujet a donc agréablement clôturé mes 3 jours passés à Devoxx.
Ces trois jours ont été très intenses, épuisants et même physiquement douloureux (pour mes pieds 😁).
J’ai aussi passé beaucoup de temps sur le stand Adelean où j’ai eu le plaisir de partager du temps avec mes collègues et les personnes qui venaient nous voir.
J’en suis reparti avec beaucoup d’idées de choses à expérimenter et potentiellement, deux idées de talks que je ne vais pas tarder à proposer.